Page:Wiele - Ame blanche.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
ÂME BLANCHE

j’éclatais de rire, à cent lieues de Mme Veydt, et des assiettes de riz, et de toute la maison de mes grands-parents :

— Qu’est-ce que c’est, bonne-maman ? qu’ils sont hauts, qu’ils sont drôles ! disais-je, en extase devant les barbares visages de la gigantesque famille d’Ommeganck que je n’avais jamais eu l’heur de voir jusqu’alors, dont on ne m’avait jamais parlé et qu’un subit changement dans l’itinéraire de sa sortie officielle amenait rue Marcq ce jour-là.

Mme Veydt, sans répondre à ma question, ferma la fenêtre puis, m’avertit que je serais privée de dessert pour en avoir pris sans permission, avant l’heure. Et je me remis à pleurer, non pour ce que la privation avait de pénible, mais à cause du ton particulier, sec, cassant, hostile de la vieille dame m’’annonçant cette punition.