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ÂME BLANCHE

Et, sans plus parler de l’emprunt du mois d’août, il revint à la question de ma visite à Uccle :

— Je blâme ce projet, déclara-t-il ; mais, si vous y tenez, ma chère, conduisez donc cette petite là-bas quand vous voudrez. J’aurai soin d’avertir le professeur Oppelt.

— Votre grand-père consent, vous avez entendu, Lina ? fit Mlle Veydt en me trouvant sur l’escalier, comme elle sortait de chez le docteur.

Elle paraissait ennuyée que je fusse là ; sans doute, à cause de la partie de leur entretien que j’avais surprise et qui ne me concernait point. Négligeant de faire allusion à cela, elle poursuivit :

— Si vous voulez, Véronique vous mènera à Uccle dès demain. C’est jeudi, jour de congé pour vous, jour de visite chez Oppelt…

Elle fit une pause avant d’achever sa phrase :

— Quant à moi, conclut-elle enfin, mes relations antérieures avec Mme Veydt jeune ont été trop tendues pour qu’il soit convenable que je vous accompagne.

Oh ! les heures qui suivirent, comme elles me parurent longues ! J’étais à l’école, sur mon banc, et j’étais bien loin de l’école. Mon imagination me précédait là-bas, sur le chemin d’Uccle, où je savais devoir trouver la maison de santé. Et je songeai : « Je vais voir maman, l’embrasser, la serrer dans mes bras. Que sera,