Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/102

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buffles, les établissements de crédit, les boulevards internationaux ? Non, merci. Je n’imagine que trop cette confusion. J’aime mieux garder mon rêve du Paris des Maires du Palais, grand comme Marvejols, où des bœufs traînaient la litière du roi. Qu’on ne brise pas mes visions de verre…

Et le plus riche industriel de France dut partir sans l’avoir fléchie.

Olive recommença de parcourir sa Neustrie. Elle agrandit son rayon, mordit sur la Normandie, grignota la Bretagne. L’hiver, la pluie ruisselait sur son pardessus de cuir fauve ; l’été, le soleil dorait ses bras de Diane chasseresse arqués au volant. Elle avait noué avec de vieux armuriers de Redon ou de Laigle des amitiés charmantes. Quand la maison de Florac avait créé un nouveau fusil, ils connaissaient ensemble, dans la boutique, à ouvrir l’arme, à en démonter les pièces détachées, des heures incomparables de dévots amateurs. Olive était pour eux une reine de passage qu’ils attendaient pendant des mois anxieux.

Elle devint la légende de l’Ouest. À chaque saison, dans les sous-préfectures, les gens se demandaient :