Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/101

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mieux assorti, à son activité des buts plus excitants. Une seule place pouvait servir de théâtre à son zèle : celle de Paris. C’est là qu’elle devrait désormais circonscrire ses démarches. Elle pourrait y posséder son appartement dans un quartier noble, renoncer à ses voyages, régner sur les plus grands magasins de l’Europe, y faire reconnaître son rang et en exiger les hommages correspondants.

Olive lisait dans l’intelligence de son patron habile ce que, au surplus, il espérait tirer en profits de son activité sur les marchés de fusils dans la capitale. Elle se savait capable de vendre tous les pistolets de luxe, toutes les armes de chasse qu’elle voudrait à Paris, d’obtenir l’oreille du ministre de la Guerre et de jongler avec les mitrailleuses mêmes.

Elle réfléchit une minute et répondit avec une grande et simple sincérité :

— Je refuse. Je ne connais point Paris où de ma vie Je n’ai mis le pied. Je m’y perdrais.

— Une Charlemart à Paris est chez elle, dit le manufacturier de Florac.

Olive repartit :

— L’Opéra, les grands concerts, l’illumination nocturne, les festons électriques, les hordes d’automobiles lancées à l’assaut comme un troupeau de