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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/104

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Et se relevant, elle lui tendit la main avec une sorte de commodité, d’aisance, de facilité, comme pour atteindre une rose à sa hauteur, un objet d’étagère à son niveau. C’était bien en effet la première fois qu’elle rencontrât quelqu’un qui eût autant de quartiers de noblesse qu’elle-même.

— C’est un clou ? demanda M. de Kerpol.

— Non, dit Olive, c’est une pierre.

Le comte enfila ses gants et s’empara de la manivelle.

— Je vous en prie ! dit Olive.

— Je vous en prie ! dit M. de Kerpol.

La torpédo s’élevait du sol comme le char enchanté d’un conte persan. Olive apportait la roue comme une couronne pour l’apothéose.

— Je ne permettrai pas, dit M. de Kerpol.

La roue posée, Olive questionna M. de Kerpol. Elle voulait savoir comment il avait pu la reconnaître.

— C’est que, dit le comte, vous êtes célèbre dans ces régions.

Ils ôtèrent leurs gants pour les adieux. Le comte baisa la main d’Olive. Jamais le parfum de la motricine ne lui avait paru si enivrant. Puis chacun poursuivit sa route.