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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/160

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tine. Mais, une supposition que vous auriez point été arrêtés, croyez-vous pas que, l’assassin, il lui reste dans lui une guillotine invisible qui le tue à petits coups ?

Et elle parlait du remords, puis de l’autre joie contraire qui vient avec la poignée de main des honnêtes gens. Eux l’auraient écoutée jusqu’à l’aube. La grâce ruisselait en eux. Et ils se défaisaient de leur fardeau, racontaient le noir travail de leur préméditation et comment depuis cinq soirs ils rôdaient autour de la maison, étudiant les habitudes de la vieille femme, ses fermetures inattaquables, et pourquoi ils avaient résolu de s’introduire chez elle durant le jour en profitant d’une absence, car ils s’étaient assurés qu’elle laissait dans ce cas ouverte la porte de la resserre donnant sur le potager.

C’est derrière les rames des haricots qu’ils avaient trouvé une cache, au crépuscule, en attendant qu’elle allât au lait chez l’équarrisseur, Rapidement alors, ils s’étaient glissés jusqu’à la resserre avec l’idée de s’y dissimuler. Mais l’endroit n’était pas sûr. Rien ne disait que la mère Marie ne viendrait pas aussi aux oignons pour la soupe. Et ils étaient montés au grenier pour s’y blottir dans la paille jusqu’à onze heures du soir.

« Ainsi, pensait à présent Marie, tandis que je