Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dormais si tranquille, ils étaient au-dessus de ma tête à me guetter, ces mauvais garçons ! »

Et la vieille femme frissonnait maintenant comme si, après sa magnifique bravoure, la peur prenait enfin sa revanche dans une alerte à retardement.

Mais le drame qui semblait terminé allait rebondir à l’instant même en un nouvel acte.

À l’heure où dans la nuit taciturne du village, l’appel de la vieille Marie avait retenti, Bertrand le maréchal, couché dans son lit avec sa femme, était tenu éveillé par des douleurs rhumatismales. Il eut de ses cris une perception très indistincte. Ce furent de ces sons que les sens obscurcis par le léger assoupissement nocturne n’identifient pas sur-le-champ, bien qu’en état de veille. Mais lentement, en reformant ces sons dans sa mémoire, l’homme s’alarma. Cependant, la tiédeur du lit qui engourdissait son mal le rendait paresseux. Il finit par éveiller sa femme pour savoir si elle n’avait rien entendu. Éberluée, celle-ci ne comprit pas du premier coup sa question. Il y fallut une ou deux minutes. Plus nerveuse, elle sauta du lit et s’en fut ouvrir la fenêtre. En se penchant, elle dit qu’elle voyait de