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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/172

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— Je vous aime, prononce le malade éperdu, en baisant la main gantée de la visiteuse.

La marquise Camille de la Noë-Amaranthe a la tête solide comme beaucoup de femmes ; elle sait calculer, se garantir des risques. Mais elle a le cœur aussi tendre que n’importe qui. Lorsqu’elle a vu sur l’oreiller le visage de Prosper où il n’y a plus sous la peau un globule rouge, et ses yeux emplis de la grande tristesse des malades, elle lui a donné sa main en signe d’une bonne amitié qui n’a plus, hélas ! à craindre les encouragements tacites, les encouragements imprudents, les promesses inconsidérées. Prosper n’en a plus pour longtemps. Il en est à ce point où l’on ne retient