Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/44

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— Qui est ce portrait d’homme ? Et cette ravissante jeune femme à la mode de 1900 ? Et de qui tous ces paysages ? Et cette bibliothèque ? le trop-plein des livres amassés dans son studio sans doute ?

Et pendant que certains allaient jusqu’à entrebâiller la porte de la salle de bains, les secrétaires répondaient :

— Oui, son père, le Ministre, qui s’était rallié à l’Empire avec Émile Ollivier. — Sa femme, morte à vingt-huit ans. — Pas d’enfants, non jamais. — Non, il ne s’est pas remarié. — Ici, ses livres préférés. Il vivait beaucoup dans sa chambre. — Oui, il a presque toujours écrit sur cette petite table. — Cette toile, elle est d’Albert Besnard, son ami, mais toutes les autres, de jeunes peintres inconnus. — Oui, il achetait beaucoup de peinture à des artistes dans la gêne. — Non, ce n’était pas toujours fameux.

Les reporters des journaux du soir disparaissaient déjà dans l’espoir d’attraper la troisième édition. D’autres survenaient. Fleuriot paraissant le plus communicatif, on allait à sa jeune figure tendre et ravagée. On lui demandait à voir le manuscrit de la fameuse Pathologie Thibétaine, celui de La Théorie Éducative et de l’étrange Psychologie du Cancer. On s’attardait à l’obser-