Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/68

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pourri les planchers de l’aile ouest. Le duc, aujourd’hui veuf, sans le soutien de sa bonne compagne née de Morphant d’Andry, en devenait fou.

Son fils aîné, le jeune duc Charles, capitaine aviateur qui avait dû quitter cette arme lorsque son puiné, Pierre, avait été tué au Maroc (car un fils unique chez les Charlemart n’a pas le droit de s’exposer avant de pouvoir laisser une progéniture), était maintenant d’État-Major. Son mariage avec une de Pancé avait coûté le collier de perles de sa mère, plus cinq hectares de chênes sur la Lozère, plus cent actions des Chemins de fer de Tombouctou tombées à trois cent cinquante francs à cetie époque. Il est vrai qu’un mariage riche avec une fille de l’industrie n’eût pas accéléré ainsi la ruine de son père ; mais il n’avait jamais été dit qu’un Charlemart se fût mésallié. D’ailleurs, bien qu’il y eût dans l’aristocratie des partis moins pauvres que mademoiselle de Pancé, les Charlemart étaient tellement oubliés dans leur passé vivant, depuis que le duc, reculant devant les frais des campagnes électorales, avait dù renoncer au Luxembourg, que nul ne se fût occupé de bien marier Charles.