Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/89

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deux autos voisinaient, et Olive parlait, la main déjà sur le bec-de-cane de la portière.

— Accordez-moi au moins la grâce de venir chasser dimanche chez mes parents.

Comme il ne s’agissait pas d’un jour ouvrable et que ce jeune homme sans détour, sans habileté, sans patience, sans résignation, lui plaisait, pas autant néanmoins que la chasse même, elle accepta. Il fixa le rendez-vous au château des Bocquillon, et elle donna sa promesse loyale d’y être à l’heure dite.

Monsieur et madame Bocquillon l’attendaient au perron d’une habitation bâtie à la diable vers 1880. On n’y avait jamais vu d’autre marquise que ce globe de verre et de fonte qui abritait présentement, comme un sujet de vitrine, ce Philémon haut en couleur et cette Baucis plantureuse. C’était la première fois qu’on attendait Olive au degré d’un perron, au seuil d’une maison. Aucun armurier n’avait fait cela pour elle. Comme une déesse en visite chez des mortels affectueux et dévoués, qui sent s’amollir en elle les empois et les rigueurs de l’Olympe, Olive s’émut. Elle serra la main rugueuse du bücheron riche et celle de la bûche-