Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/102

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habituées, de ces amies inconnues pour lesquelles ils soignaient leurs discours. Mais aujourd’hui, dans l’ombre d’une draperie rouge se dissimulait une nouvelle venue, jeune, pâle et mystérieuse, vêtue de noir. Sa beauté fine attira les regards, mais personne n’eût pu la nommer.

Les bancs du centre s’étaient emplis les premiers. Il entre dans la nature des partis modérés plus de ponctualité dans l’accomplissement de leurs fonctions. Ils méprisent la politique d’à-coups : ce sont des réguliers.

Samuel Wartz prit sa place dans les bancs de la gauche sans être remarqué. Rien ne l’avait jamais signalé à l’attention. On le connaissait à peine.

Peu à peu, la sourde rumeur des conversations s’était élevée avec l’appoint des nouveaux arrivants. Le contingent habituel des délégués était atteint. L’horloge marquait deux heures moins cinq, et dans la grande Assemblée en pleine attente, des courants, des frémissements anormaux commencèrent à courir. C’était une inquiétude bruissante partie d’un point et qui se propageait jusqu’aux extrémités de la salle. Elle se transforma en une clameur étouffée, quand, dans la tribune royale, la porte du fond s’ouvrit et que des laquais du palais vinrent apprêter le trône de la souveraine :