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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/121

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— Cette loi n’est pas mon œuvre, mais celle de la fatalité. C’est la loi de l’Époque. Si j’eusse manqué d’en écrire les termes, elle serait sortie d’elle-même de l’esprit national, et il s’en fût trouvé cent autres pour la dicter.

Et de même, sans attaquer directement la Reine par un seul mot, il établit tranquillement cette autre chose fatale : la République, de telle manière que, dilemme poignant, l’applaudissement à son discours, tout à l’heure, serait la grande répudiation morale, la première, signifiée à la souveraine, et le silence, au contraire, le désaveu de ce qui était pour la majorité ici la secrète foi politique.

Puis l’ascendant magnifique qu’il avait conquis sur cette Assemblée autorisant toute liberté, il finit sur le chant exalté de cette époque prochaine où le peuple libéré secouerait sa tutelle et serait son seul maître.

Wartz se tut.

Il avait remué dans les cœurs tous les sentiments de l’heure actuelle, cette maturité d’idées qu’avait évoquée Saltzen, et dont le fruit tombe naturellement. Il avait suscité des fois nouvelles, infusé de l’énergie aux tièdes, embrasé les fervents, fait couler la fièvre dans les artères. Cependant