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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/125

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vacarme rendit obscure même aux politiciens. C’était Wallein, l’impétueux libéral, qui avait bondi derrière lui, puis le royaliste Stalberg. Et tous trois, la paume accrochée à la rampe, se disputaient la chaire avec une ardeur qui touchait à la frénésie. Ils durent s’injurier, mais rien ne s’entendit…

Après, ce furent des coups de théâtre successifs ; la tragédie se précipitait. Quand le ministre eut gagné la tribune, le tapage atteignit son paroxysme ; on criait : « Démission ! Wartz ministre ! » d’un unisson si puissant, qu’on eût pu croire à un chœur d’innombrables voix. Toute la gauche lança le grand cri de guerre : « Vive la République ! » Et ce fut peut-être cet élan de folie, l’acte le plus vif de la journée, quand on songe que la Reine était présente, qu’elle entendait, et que c’était une part importante de la Poméranie qui lui jetait en public ce défi.

Les ministres, hués et injuriés par la gauche, reniés par le parti libéral dont ils étaient sortis, venaient de se décider à quitter la salle pour aller délibérer. On suivit des yeux avec enthousiasme ce premier acte de leur retraite. La défection la plus inouïe à leur égard était celle de ce même centre dont ils avaient toujours accompli la poli-