Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/129

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d’une écriture plus ou moins prompte, rédigea la formule de démission. Il y eut un silence. Les délégués avaient repris leurs places. On les voyait accoudés à leurs pupitres, suivant du regard l’acte du ministère.

Les démissions mises en liasse furent portées sur-le-champ à la Reine ; et comme par enchantement, la suspension de séance fut décidée. La Délégation entière s’engouffra dans les portes, dans les couloirs ; la salle se vida. La Reine était partie. C’était l’entr’acte silencieux où le drame allait faire vers le dénouement la glissade vertigineuse. Il présidait à cette séance, comme à toutes les grandes scènes d’histoire, quelque chose d’inéluctable que les volontés humaines ne dirigeaient plus.

La dame en noir était maintenant assise dans le petit parloir des ministres, seule avec Wallein. Elle avait pris un fauteuil de bureau, autour duquel il la voyait ramener les plis en longs tuyaux brisés de sa jupe, et, debout, tout en l’écoutant, le délégué suivait machinalement, sous les mousselines de deuil du chapeau, les enroulements de sa jeune et somptueuse chevelure.

Elle parlait avec fièvre, avec indignation, haletante encore de ne pouvoir laisser déborder tout