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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/131

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Wallein se taisait.

— Sera-t-il dit que vous refusez ? fit-elle âprement en crispant au fauteuil sa main gantée.

Wallein secoua les épaules.

— Il est trop tard ! murmura-t-il.

— Trop tard ?

— La constitution dont parle Votre Majesté est sans force aujourd’hui. On n’est pas fidèle à un néant ; la loi est annihilée…

— Et par qui, monsieur le délégué ?

— Par la loi supérieure qui fait les histoires des peuples.

Et, en disant cela, il crayonna des noms sur son portefeuille : Wartz, Braun, les républicains ; Moser le libéral ; puis il détacha le feuillet qu’il tendit à Béatrix :

— Voici mon ministère, le seul possible, le seul qu’acceptera aujourd’hui la Nation.

Elle lut, et aussitôt jeta un cri si perçant que tout alentour on dut l’entendre :

— Wartz !

— À l’Intérieur, reprit sourdement Wallein, qui était blême et défait comme un mort.

Elle ne détachait pas les yeux de ce bout de papier ; elle était atterrée. Wallein comprit que ce seul choix de Wartz était une injure nouvelle,