Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/144

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paupières, rayonnant la vie puissante, la vie passionnée d’une créature en qui se réfléchissait vraiment l’existence d’un peuple.

— Monsieur Wartz, c’est vous qui voulez me chasser du trône ?

Wartz se troubla ; cette phrase l’avait terrassé ; il resta tout un moment sans répondre.

— Non, madame, ce n’est pas moi, dit-il enfin ; il n’y a pas une personne en Poméranie capable de cette action. Votre Majesté subit la loi fatale de l’heure, comme nous-mêmes la subissons en l’accomplissant douloureusement. N’accusez pas une volonté personnelle ; ma volonté est telle que je souhaiterais d’être l’un de ces fidèles royalistes à la conscience sereine, à qui leur quiétude d’esprit permet de s’engager pour la vie à votre personne, quels que soient les mouvements d’opinion, quelle que soit votre fortune. J’envie ceux dont vous êtes la foi, pour qui vous restez l’étoile impérissable de la Vérité, ceux qui, sans trouble ni doute, peuvent vivre de l’Idée que vous symbolisez, et je sens le bonheur qu’il doit y avoir à se donner pour cette idée. Non, ce n’est pas moi ; accusez plutôt la conscience nationale qui veut clore à votre nom une ère d’histoire, qui nous a faits mûrs, en dépit de nous-