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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/147

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cherchaient plus qu’à jouer, le mieux possible, la comédie qui consistait à infliger à cette femme l’opprobre de la répudiation, avec tous les ménagements, non point de l’étiquette, mais de leur sensibilité même. Wallein se leva.

Que Votre Majesté n’aggrave pas notre supplice en le méconnaissant, prononça-t-il d’une voix très altérée. Nous jouons ici un rôle atroce de bourreaux. La conviction de notre conscience, soit qu’elle ait été, comme chez mes confrères, la constante loi de leur pensée, soit qu’elle ait paru en lumière soudaine, comme chez moi, nous pousse à exécuter un acte qui offense tous nos sentiments de respect et d’admiration pour votre personne auguste, Madame. Le dirai je ? Un devoir impérieux nous presse) nous stimule, mais il nous semble frapper une mère !…

— Alors pourquoi la frappez-vous ? dit-elle en secouant douloureusement la tête.

Et ils virent qu’elle retenait ses larmes. Wartz se contentait d’écorcher de son soulier la marqueterie du parquet. Il y eut un grand silence. Wallein reprit :

— Épargnez-nous la cruauté de le dire, madame. Que pourrions-nous ajouter, d’ailleurs, aux mots inoubliables que mon collègue Wartz a