Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voulu cela parce que c’était nécessaire à son œuvre.

— Oui. Il l’a voulu parce que c’était nécessaire à son œuvre, répéta le docteur en songeant.

— C’est donc son acte vraiment, monsieur Saltzen, c’est sa faute ! sa faute ! Comprenez-vous ? Tout le sang qui va couler aujourd’hui, il en répond devant la société et devant Dieu. Ah ! j’avais comme un pressentiment, une terreur de ces atroces réalités, quand j’ai vu cet Auburger adopté de telle sorte par lui.

— Auburger ? Votre mari s’est laissé circonvenir par cet être-là ?

— Comment, vous ne savez pas ? À vous non plus, il ne l’a pas dit ? Mais, si j’ai bien compris, Auburger est devenu l’agent secret de Samuel.

Saltzen s’indigna.

— Son agent secret ! — se disait-il en marchant à pas lents dans le salon. — Il a consenti, lui, Wartz, la droiture même !… Il s’est livré, pieds et poings liés, à cet homme de rien qui le possédera maintenant, comme un maître son esclave ! Car, dans ces sortes de pactes, quoiqu’il y paraisse, la domination n’est pas aux mains de celui qu’on croit. Êtes-vous bien sûre, Madeleine ?

Il était à ce point hors de lui-même, qu’il don-