Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/189

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veuve et riche ; on vous dit sans fortune. Je sais que dans des entreprises telles que la vôtre, il faut que l’or ruisselle autour de la Pensée ; écrivez-moi, ce que je possède est à vous ! » Elsa disait : « Je n’avais jamais aimé ; mais dites un jour un mot, et je serai à Oldsburg le soir, à l’endroit que vous ordonnerez. »

Et les lettres continuaient d’affluer ; il en venait sans cesse, de mauves, de blanches, que le valet de chambre déposait en masse sur la table du ministre, chaque matin. Bientôt, Samuel cessa de les lire ; après, il ne les ouvrit même plus. Mais il regardait le cachet de la poste, et il se faisait dans son esprit une sorte de statistique géographique de l’opinion républicaine dont ces lettres. de caprice étaient un reflet frivole, mais vrai. Les journaux, les comités politiques avec lesquels le sien était en relation, lui fournissaient à cet égard des indications, mais il y avait quelque chose de plus sincère dans la spontanéité de ces lettres de femmes qui trahissaient l’atmosphère de pensée dans laquelle s’écoulait leur vie. Ainsi Hansen et la région du Nord semblaient donner plus de chaleur démocratique, puis, pour retrouver la même intensité de sentiments, il fallait redescendre jusqu’au pays des charbonnages, le plein