Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

larges, ils n’étaient point faits pour comprendre l’idée gigantesque qui s’agitait derrière eux. Ils crûrent que le temps était encore à mépriser pour tout argument. Deux lustres en feu les éclairaient. Des bougies allumées sur la cheminée se multipliaient dans les glaces. Le salon était peint en blanc. Aux frises du plafond courait en emblème le lion poméranien, tandis qu’une colombe, à chaque panneau des murailles, becquetait la guirlande du médaillon.

Et le flot passa par là, disloquant le cercle, ravageant le luxe blanc du meuble, insultant de son rire la naïve grandeur des vieillards. Des mains au passage souffletèrent les visages de cire ; d’autres soulevèrent des pans de rideau, ou fourragèrent les canapés. Et quand l’ouragan eut disparu par une porte défoncée, il ne resta plus dans le salon, avec une odeur de sueur humaine et de malpropreté, au milieu de sièges bousculés, de bibelots brisés, que cinq ou six vieux hommes tremblants, autour d’un vieillard plus frêle dont la tête dodelinait en tout sens sur l’appui d’un fauteuil, la tête aux teintes vertes déjà, avec les yeux éteints. La honte et la colère l’avaient foudroyé.

Voilà que le candélabre levé du meneur éclairait maintenant une chambre. Un grognement