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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/326

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si chevaleresque, protégeant la femme tout en combattant la souveraine, cela est parfait, il n’y a qu’une voix pour le dire. Quel génie, et quelle impeccabilité ! Demain nous irons toutes, mes parentes, mes cousines, mes amies, nous irons toutes à la Délégation pour le voir dans son triomphe. Ne riez pas, nous sommes toutes folles de votre mari. Ah ! ma chérie, avez-vous de la chance d’être la femme de ce grand homme !

Madeleine fit un effort pour sourire ; ces mots lui donnaient envie de pleurer. Elle dit hâtivement :

— Adieu, Gretel, je suis pressée, excusez-moi.

La gourmette, les bracelets, les breloques, les perles, dansèrent de nouveau entre les deux petites mains gantées qui se serraient et les jeunes femmes se séparèrent. L’une descendait vers l’hôtel de ville, l’autre allait au boulevard, chez le docteur Saltzen.

Une façade blanche se dressait, avec la porte cochère couleur d’olive marbrée. Personne ne remarqua que l’élégante femme qui passait sonnait ici, mais elle crut sentir, elle, tous les regards des passants attardés à suivre son geste. Ne devinait-on pas sa visite clandestine chez l’homme qui l’aimait ! Est-ce que sa pâleur n’était pas visible !…