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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/325

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ornée de boutons de roses de soie, sur la mousse blonde des cheveux. Elle crut entendre son amie redire de sa voix sans timbre des rêves : « Monsieur Saltzen ne viendra pas, il est trop mal. »

— Ma chérie, s’écria la joyeuse femme en agitant, pour lui tendre la main, un flot de dentelles perlées, de fourrures lâches, un cliquetis de gourmettes, de bijoux, de breloques, — le voilà donc, le secret d’État qui vous a fait me clore votre porte hier ! Eh bien, la Reine est retrouvée ; on ne fait encore que le chuchoter, mais aujourd’hui tout Oldsburg sait où elle est.

Et, en parlant, elle regardait fixement Madeleine qui lui semblait avoir pris soudain une mine si frêle, si douloureuse ; à peine reconnaissait-elle le délicat visage où l’on ne voyait plus que les yeux et les lèvres fiévreuses, souriant si tristement :

— Pas tout Oldsburg, Gretel ! car moi, je l’ignore.

— Allons donc ! votre mari vous aurait caché cela, quand c’est lui-même qui a offert à la pauvre Reine cet appartement à l’hôtel de ville ! Monsieur Wartz a été idéal en cela. Quand nos enfants liront ce trait dans l’histoire, ils seront émus de génération en génération. Ce grand républicain,