Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/367

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passa sans le regarder. Elle s’en fut se cacher dans l’ombre du coin. On ne la revit plus.

C’est ainsi que s’en vont les Reines.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Samuel Wartz revint chez lui par des chemins détournés, pour échapper à la foule.

Madeleine l’attendait, anxieuse, son sourire éteint, guérie de sa gaieté, irrémédiablement grave désormais. Elle lui tendit son front, froidement.

— Comment vas-tu ? Souffres-tu bien ? Vas-tu te mettre enfin au lit ?

Elle ne pouvait pas faire allusion aux scènes de la journée. L’effort était au-dessus de son courage. Samuel répondait distraitement :

— Non… Oui…

— Sais-tu ce qui nous arrive ? dit-elle encore, Hannah est partie. Ce qu’elle a fait est indigne ; sans me prévenir, sans un mot de reconnaissance, elle a fermé sa malle, elle s’est enfuie, je ne l’ai pas vue.

Le visage de Samuel prit une expression de triomphe inexplicable. Cet acte d’Hannah, si plein de sens pour lui, couronnait dans son esprit une longue suite de pensées, une théorie aimée, sa théorie, sa Loi ! Mais pour Madeleine, il demeurait inconcevable et révoltant, c’était un désen-