Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/65

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l’appareil. Cet homme était capable d’une seule passion vraie, celle qui le brûlait invisiblement à cette minute, devant cette boîte minuscule, ce joujou qui parlait, et qui en parlant faisait sa destinée. Que le baron de Nathée eût la souplesse de se dérober aux questions de Wartz, qu’il niât les intentions du délégué Wallein, et l’autorité brutale qu’Auburger se sentait déjà prendre sur le jeune politique s’évanouissait.

Wartz demardait :

— Monsieur le président, quel jour monsieur le délégué Wallein doit-il déposer son projet de loi ? Et la petite chose merveilleuse, à l’oreille du jeune homme, répondait des mots qu’Auburger n’entendait pas.

Wartz reprenait :

— Je réclame seulement ceci de votre amitié : connaître le jour exact.

Et tout le trouble, le désarroi du malheureux Nathée, ce bel homme sans conscience bien ferme, qui ne demandait qu’à entretenir des amitiés partout, et qui devait présentement perdre la tête, vibrait dans cette petite machine parlante au creux de la main de Wartz.

Puis vinrent des phrases sans clarté pour Auburger, — ces phrases du téléphone, qui