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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/94

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bon de se retrouver dans la pensée de Samuel qui sanctifiait tout !

Quand Wartz rentra, le cerveau en fièvre, ravagé par cette querelle avec Nathée, qui avait aiguillé pour jamais ce soir sa vie politique, il les trouva tous deux attardés à causer dans le petit salon d’en bas. Leurs visages s’éclairèrent à sa vue ; mais lui restait ombrageux. Il n’avait plus cet air bon, presque tendre, qui faisait dire de lui : « Ce brave garçon de Samuel Wartz. »

Le docteur commença :

— Mon cher Wartz, nous causions de vous. Écoutez votre femme, ne dédaignez pas ses conseils ; c’est en qualité de médecin que je parle ; elle a mon ordonnance. Vous n’allez pas récuser mon autorité médicale, n’est-ce pas ?

— Qu’est-ce qu’il y a ? fit-il avec une surprise un peu maussade, suis-je malade ?

— Vous avez ce soir de la température, reprit Saltzen en riant, et vos nerfs ne vont pas.

— Et là, il y a du poison, dit Madeleine en lui posant deux doigts sur les tempes.

Il sentit qu’on en voulait à sa préoccupation secrète, qu’ils se liguaient tous deux pour la lui arracher, et cela le raidit davantage contre tout