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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/22

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amour destiné simplement à atrophier sa personnalité.

Vous croyez donc, lui repartis-je en souriant, qu’un pauvre cœur de femme qui aime vraiment puisse en venir à ces froids calculs, à ces idées mathématiques de valeur, de personnalité et que l’amour se mette dans une balance, comme vos petits enfants chétifs de l’hôpital ?

— Il le faut, répliqua-t-elle, avec un certain dédain de la littérature que je faisais là ; il le faut si l’on a résolu, et une femme le doit, de ne pas se laisser asservir par l’homme qui, lui, n’a jamais demandé que cet asservissement.

Elle avait lâché le grand mot. J’eus l’impression qu’elle venait de laisser tomber la clef de toute la théorie féministe. Le féminisme est moins un système qu’une révolte. Il serait si beau et si aimable s’il se contentait de travailler sereinement à l’épanouissement de la femme, à sa protection, à sa culture ! Mais l’humanité, qui a tant de peine à s’émouvoir pour une idée, ne se met en branle que si on