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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/25

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à l’homme passionné que vous venez de me décrire ? — C’est-à-dire qu’elle lui a opposé ses droits. Vous ne nierez pas qu’une femme telle que celle-là en a d’exclusifs. — Je pense qu’elle a au moins celui de ne pas aimer son physiologiste, car d’après ce que je viens d’entendre, elle le déteste. — Plût au ciel ! dit l’amie, car alors elle souffrirait moins. Mais elle l’adore. — Comment tout en aimant, voulus-je encore savoir, une femme peut-elle garder assez le culte de son moi pour lui sacrifier ce qu’elle aime ? Calculer ainsi n’est pas le fait de l’amour. — Vous ne connaissez pas la femme moderne, m’expliqua l’amie. La femme nouvelle qui a laborieusement libéré sa personnalité des entraves qu’on avait toujours imposées aux femmes jusqu’ici, pour qui cette libération a été une grande œuvre, la grande œuvre, la vocation, le but, ne peut cependant pas, le jour où, à force de patience, d’énergie, elle s’est totalement affranchie des secrètes servitudes que l’homme avait tissé autour d’elle comme un réseau, abdiquer et se