Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/274

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réjouissons-nous. Malheureusement ce progrès n’est pas pour demain. Même la perturbation que son enfantement propagera dans l’économie nationale n’est faite que pour rendre momentanément plus dures les conditions de vie, donc pour forcer la femme à plus de travail.

Or le Code voulait que le mari eût des droits jusque sur les salaires de sa femme et sur les économies réalisées par elle du fait de son travail. Ainsi ne pouvait-elle en disposer sans son consentement. L’autorisation du mari était nécessaire pour effectuer soit un dépôt de fonds aux Caisses d’épargne soit un retrait. De sorte que, si un ouvrier dissipateur et débauché prétendait s’opposer à ce que sa femme usât des petites sommes issues de son travail ou de ses privations, il le pouvait légalement. Remarquez d’ailleurs que, dans cette circonstance, l’épargne de la femme était à elle seule un garant de son esprit d’ordre et comme une référence. Encore cette femme était-elle réduite à en abandonner la libre disposition aux caprices d’un indigne. L’injustice était par trop flagrante.