Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/276

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un prodigue. Or le mariage en général ne peut être envisagé comme le bagne de la femme. Une institution sur laquelle est fondée la société ne doit pas être présentée à la société comme un instrument de torture, un appareil barbare. Nous savons au contraire que cette institution est bonne et qu’on n’en peut concevoir de meilleure pour asseoir les mœurs. C’était la première fois que le mariage idéal se trouvait atteint dans son système de socialisation des biens entre les époux. Du moment où la loi décrétait que la femme pouvait diriger ses biens propres en dehors du mari, un coup était porté au vieux rêve traditionnel de l’indivisibilité conjugale. Quand on veut attaquer profondément une société, on s’en prend au mode de possession de l’argent. Les plus grandes révolutions se font sur ce terrain. Ce fut une petite révolution dans la société du mariage lorsque les juristes décrétèrent que la femme pourrait désormais posséder son pécule propre, en dehors de tout contrat. La loi elle-même prononçait là une séparation