Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/38

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il a écrit dans le Code, comme je le disais tout à l’heure : « La femme doit obéissance à son mari. » Et il l’entraîne à cette sujétion par la comédie de la déférence galante et du culte amoureux. C’est à genoux qu’il lui demande le don d’elle-même. À peine l’a-t-elle fait qu’il jette le masque et redevient le maître. Non, non, jamais je ne pourrai admettre qu’un être libre, un être parfait en soi, entende encore sans frémir cette phrase abominable, décret d’un autre être qui ne le surpasse nullement « Tu obéiras ! »

— Le jour où vous aimerez véritablement, dis-je à Sidonie…

Elle interrompit en rougissant un peu :

— Ah ! vous aussi, vous comptez sur le mensonge de l’amour pour obscurcir dans l’esprit de la femme le sens de sa dignité. C’est un piège alors ?

— Belle savante, expliquai-je doucement, il n’y a pas là matière à dramatiser, je vous assure. L’obéissance à ce qu’on aime fait partie de l’amour. Soyez bien persuadée que