Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/41

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— L’obligation qu’elle a justement de tenir sa maison et d’élever les enfants lui rend difficile et exceptionnel l’exercice d’une profession ; quant à la dot, elle est loin de constituer le système général, et la masse ne la connaît pas. Lorsqu’un homme meurt laissant femme et enfants, on s’apitoie communément sur le sort de ceux-ci en disant : « Voilà une famille qui a perdu son chef et son soutien. » Si c’est la femme, on déplore le malheur, mais pour des raisons de sentiment plus qu’au point de vue des intérêts matériels et généraux. Le monde n’est pas si sot. Il situe ainsi le père et la mère aux plans différents que leur assignent et leurs natures opposées, et les missions respectives qui découlent de ces natures. Le monde comprend et admet que c’est en général à l’homme qu’appartient la direction de la famille.

— Le monde n’en est pas à une erreur près, dit Sidonie. Combien de fois voit-on la femme plus capable, plus digne surtout que le mari de diriger la famille. Mais on demande tout à