Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/49

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titude notoires à l’égard de la Chevalerie que de méconnaître qu’elle fut le premier féminisme et de lui faire grief des contraintes et des entraves qu’elle a imposées à la femme, alors que ces règles sévères n’étaient qu’une protection l’assurant contre toute déformation possible. Dans la gageure qu’avait lancée, à la Barbarie enchaînant la femme, la Chevalerie la délivrant, ces contraintes étaient la condition du succès, la garantie de l’œuvre entreprise. L’une avait fait des esclaves méprisées. L’autre, des reines spirituelles. Mais il fallait éviter de donner raison à la Barbarie en faussant dans une liberté absolue la délicatesse de l’élément féminin. On accepta, par exemple, le pouvoir spirituel de la femme, mais on maintint en France la loi salique par quoi elle était exclue de l’exercice de l’autorité et de la force. On décréta que ce serait un honneur pour le plus brave des chevaliers de défendre la plus faible des femmes, mais on isola la jeune fille, la veuve dans une sorte de tour des sévérités où toutes