Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/54

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Ce serait un peu fort, me repartit l’amie de Sidonie, que la femme fût condamnée pour toujours et jusque dans l’amour à cet anéantissement devant l’homme. Si elle fut jamais son égale, c’est bien là. Depuis les siècles préhistoriques, un préjugé veut qu’elle soit une proie. Dieu merci, nous ne sommes plus à l’âge de la Forêt. La libre associée de l’homme dans le mariage a le droit de conclure l’union avec autant de fierté que son conjoint.

— La fierté que l’homme mêle à sa passion a d’abord le mérite, dis-je, d’être bien inconsciente, et s’il réclame l’absolu, c’est que lui-même croit le donner. Le seul surcroît de force physique dont il est favorisé lui prête une apparence dominatrice. Au fait je ne crois pas que l’homme et la femme soient égaux dans l’amour. La femme y surpasse l’homme, précisément parce qu’elle est plus capable de s’exalter dans le renoncement. C’est que là il faut chercher la supériorité ailleurs que dans l’orgueil. Celui qui aime le mieux n’est pas le plus imbu de sa dignité ni de ses droits. À