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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/61

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Le reproche que je fais aux femmes telles que Sidonie, c’est d’avoir jeté le cri de guerre et mis leurs sœurs en défiance contre l’homme, d’avoir en un mot établi une inimitié latente entre les deux sexes. J’ai vu, là-dessus, des féministes sourire et me rassurer en affirmant que la nature aurait toujours raison des doctrines et qu’elles-mêmes n’élèveraient jamais tant la voix contre le tyran que la nature ne criât plus fort et ne rapprochât de force les deux ennemis. Cela est certain, et ce n’est point des instincts que j’ai douté ; je n’ai jamais cru naïvement que l’amour fustigé par les théoriciennes allait s’enfuir en pleurant. Mais ce serait affreux qu’il restât grâce aux seules injonctions de la nature et contre la raison, et contre le gré de celles qui ne le toléreraient qu’avec mépris, et que, par exemple, les femmes entrassent dans le mariage avec mille arrière-pensées et suspicions contre celui à qui la nature les lierait plus que leur bonne volonté ou leur cœur. Quelle sorte d’amour que celui qui n’entraîne pas l’adhésion de