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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/62

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l’être tout entier ! Aimer et poser des conditions, aimer et se réserver, avec des réticences et des restrictions ; aimer enfin en voyant dans son conjoint un ennemi secret dont on aura sans cesse à se défendre et à se méfier, c’est subir l’amour et pas davantage.

Voilà pourtant où l’orgueil et la peur de servir peuvent conduire les femmes et où je n’ose pas dire qu’il ne les a pas menées déjà. Car, en jetant les yeux autour de moi, dans une société où les femmes prennent un rôle de plus en plus important et vivent près des hommes dans la plus complète confusion des fonctions, je vois régner en même temps une sournoise rivalité, l’esprit haineux de la concurrence, et les plus débordantes manifestations du plus libre et du plus facile amour. Les féministes ont raison. La nature ne perd pas ses droits. Véritablement on aime plus que jamais. Mais comment aime-t on ?

Quant à celles qui, plus conscientes, comme Sidonie, ne supportent pas de compromis entre leur orgueil et leur sensibilité et n’ac-