Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/66

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la mode, des innovations, d’en rester aux systèmes qui ont fait leurs preuves. « Ma fille, disent les bonnes mères, sera élevée comme moi. » Elles donnent ainsi toutes les garanties possibles. Le malheur est que, du même coup, elles n’assurent pas leur fille contre les évolutions sociales, qui continuent d’aller leur train et bousculeront impitoyablement les jeunes filles, dites si bien élevées, qu’on avait tout simplement oublié de préparer à ce choc.

Ce sont, à proprement parler, de vraies jeunes filles mal élevées.

Quand on s’est tant soit peu occupé du sort des femmes, je ne dis pas pour développer leur orgueil et leur vanter leurs droits, mais pour les aider seulement à vivre, on est terrifié d’en avoir tant vu de misérables et de désarmées, qui avaient trente ou quarante ans, qui étaient veuves ou vieilles filles, qui avaient goûté le bonheur pour le perdre ou n’avaient jamais fait que l’appeler en vain, mais dont les yeux décelaient l’angoisse du besoin lorsqu’elles avouaient : « Je voudrais gagner ma