Aller au contenu

Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peut écarter cet adjectif des romans infiniment subtils de M. René Boylesve) un document puissant, car l’auteur y a simplement transcrit avec une fidélité saisissante la manière dont on élevait les filles au siècle dernier, c’est-à-dire les filles de notre génération, celle qui vint après l’autre guerre. C’était une manière qui datait elle-même de nos grand’mères et pas autre chose en somme que la succession, l’héritage de toutes les vieilles idées françaises touchant la femme.

Comment on prenait une enfant vive, hardie, tout exaltée de vagues désirs, avide, frémissante, ambitieuse, et comment, à coups répétés, par des enseignements, les attraits de l’austérité, la crainte, la bonté, l’exemple, sa mère, sa grand mère, puis le couvent, les maîtresses sagaces, puis l’opinion, enfin le monde en arrivaient à mater ses élans, à rabattre ses poussées d’orgueil, à tromper son avidité et sa faim de vivre, son égoïsme puissant pour en faire la vraie femme sociale, prête pour le mariage, la maternité et leurs renoncements,