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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/71

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nous le voyons dans l’histoire de Madeleine.

Cela ne peut se raconter. Cela est fait d’événements ternes et incolores comme la vie d’une petite bourgeoise cloîtrée. Ses rêves l’enlèvent à la grise réalité dont il importe avant tout qu’elle apprenne à se contenter : on poursuit et on traque ses rêves. Il y a un délicieux épisode où, dans le salon tourangeau de sa grand’mère, Madeleine reçoit en un choc divin la révélation de la musique, parce que son vieux voisin, le Parisien M. Vaufrenard, chante avec un sentiment poignant Plaisir d’amour. Toute la poésie provinciale qui imprègne les romans de M. Boylesve rend cette scène saisissante. Une petite fille, dévorée du feu de la vie, qui écoute dans ce décor ancienne France la romanesque mélodie est impressionnée jusqu’à l’angoisse, jusqu’à devoir fuir derrière un canapé pour dissimuler son émotion.

Et voilà une nouvelle flamme brûlant en elle : la passion de la musique. Attention ! Il y a danger ! crient les femmes d’expérience qui