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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/75

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corsage, lui représentant comme un péché les jeux de la coquetterie, la déshabituant de chercher en soi l’axe de la vie, en ont fait une créature prête à l’amour vrai, celui qui cherche moins à recevoir qu’à donner et qui se ramasse tout entier sur l’objet de sa dilection. Les rêves étouffés, ne croyez pas qu’ils soient morts. Ils se sont concentrés en une puissance secrète, assagie, mais d’autant plus élastique et empruntant de là une plus grande force d’idéalisation.

Cette sage épouse, dont l’imagination aura été comprimée en vase clos, idéalisera sa vie conjugale autrement qu’une femme ignorante de cette gymnastique morale, habituée à contenter, à chaque occasion, la fantaisie de son désir de plaire, même innocemment, et qui ne trouverait plus dans le mariage, c’est-à-dire dans l’amour d’un seul, le même ragoût. Et le mari, lui, dans les fruits de cette austérité d’éducation, récoltera de quoi entretenir la vivacité de son amour. En effet, la science de prolonger l’amour, de le rajeunir, de le renou-