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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/76

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veler ne consiste pas dans des artifices de vieilles coquettes. À moins d’être un de ces benêts de l’amour pour qui les mêmes pièges peuvent être indéfiniment renouvelés, ce n’est pas après dix ans, quinze ans de vie commune qu’un mari peut subir l’effet d’un fard, d’un linon ou d’un savant marivaudage. Tolstoï l’a dit bien fortement dans un de ses romans : dans le mariage la perception première de la beauté physique de l’épouse s’oblitère assez vite chez le mari. Mais il n’y a pas un honnête homme qui ne s’émeuve et dont les sens mêmes résistent à la douceur et à la grâce d’un long dévouement amoureux. Quand la femme idéalise ses soins et, je vais même plus loin, emploie le romanesque châtié dans ses jeunes années, jusque dans les petites attentions qui trament une vie matérielle heureuse, il est presque impossible que l’homme ne lui soit pas invinciblement retenu. Il y a une part incommensurable de reconnaissance dans l’amour d’un vieil époux. Et on ne peut comprendre, sans en être touché, l’estime qui passe