Page:Yver - La Bergerie.djvu/108

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la et ce fut Chapenel qui sortit. Ses yeux fulguraient ; le rouge de son teint avait monté au front, il reparaissait jusque sous les noirs bleus de la barbe mal rasée.

« Vous ne me dérangez nullement, dit Beaudry-Rogeas avec une nuance affectueuse que Frédéric remarqua, vous ne me dérangez jamais ; précisément ce matin, j’ai besoin de vous pour des lettres ; c’est à l’entrepreneur de Seine-et-Oise ; vous écrirez pendant que j’achève de m’habiller ; vous voulez bien ? »

C’étaient les fonctions de chaque matinée pour le jeune secrétaire ; ce qui le surprit, ce fut moins l’ordre que cette tendance amicale dont son patron accentuait la nuance.

« Maître, je suis tout à vous. »

Dona Pia n’est pas un chef-d’œuvre, c’est entendu, pensait-il en luttant contre l’influence méchante de Chapenel, mais l’auteur est un brave homme auquel je suis content de me dévouer.

Et il eut un regard furtif vers la photographie de la commode. D’avoir écrit la veille : « Ma Rosine chérie », le fit sourire agréablement.

Il achevait sa lettre d’affaires quand Beaudry-Rogeas, les bretelles à demi-boutonnées, survint près de lui comme impulsivement. Sur une chaise Louis XVI en satin blanc broché de mauve, un gilet avait été jeté ; l’écrivain le