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Page:Yver - La Bergerie.djvu/110

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comprit ici le veto de Chapenel, qui ne voulait pas de femme dans la maison.

« Mais moi, maître, dit-il, je trouverais parfaitement bien que cette dame, une artiste, soit reçue ici, surtout si la chose vous plaît et qu’au surplus elle lui agrée.

— Certainement, je ne vous dis pas… mais je ne voudrais pas non plus que cette femme respectable fût considérée avec malveillance ; oui, il est mieux, il est mieux qu’elle ne vienne pas. Elle est malheureuse, elle est pauvre, toutes choses suffisantes pour qu’on dise d’elle en la voyant venir chez moi : c’est une intrigante. »

Frédéric reconnut là le mot de Chapenel et n’eut plus de doute.

« Mais dites-moi, mon cher ami, poursuivit Beaudry-Rogeas, aimez-vous la musique ? Oui, n’est-ce pas. Tous les gens un peu bien aiment la musique, sauf ce pauvre Raphaël. Alors vous serez content d’entendre Mme Ejelmar. — Un de ces soirs vous viendrez avec moi la voir à l’orgue, dans une église quelconque. Elle est fort dévote, les curés la connaissent bien, et elle a de ce chef une dizaine d’orgues à sa disposition. »

Au fond, c’était Chapenel qu’il brûlait de donner comme auditeur à son amie, et Frédéric n’était qu’un pis aller ; mais on le sentait ce matin-là sur une pente irrésistible de confi-