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Page:Yver - La Bergerie.djvu/122

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VIII

Le jeudi qui suivit, comme il arrivait chez son patron, britannisé par son « taylor » du vert de sa cravate au talon de son soulier, aminci, diminué par son veston étroit dont les pans écourtés lui battaient les hanches, il eut la déception de s’entendre dire :

« Rosine ne viendra pas aujourd’hui ; j’en suis désolé ; ma sœur qui était en Amérique a débarqué ces jours-ci et se trouve actuellement chez ma mère, dont le voyage, de ce fait, sera retardé. »

Et pendant que Beaudry-Rogeas parlait, son œil d’élégant caressait, ajustait, moulait comme une main le cintrage des coutures, la forme raide, le grain du drap dans l’habit de Frédéric. Il lui demanda le nom de son tailleur, le félicita et s’applaudit d’avoir un secrétaire si bien mis, sans se douter que le malheureux avait escompté près de deux mois d’appointe-