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Page:Yver - La Bergerie.djvu/210

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« Quelle splendeur ! » dit-elle seulement.

Ce fut lui qui lui accompagna l’air de Bethsabé :

  Le soir, j’allais, avec mes sœurs, à la fontaine.

Elle avait une voix de théâtre, une voix artiste, vibrante de jeu et de passion. Elle eut ce qu’on appelle des notes de cristal dans le registre élevé, pour crier l’appel de la romance, cette phrase si impressionnante, coupée de deux silences tragiques : « David ! — Mon bien-aimé !… »

Frédéric, pâle et tremblant, cherchait des yeux la porte. Une épouvante indistincte le prenait ; le besoin insensé de s’en aller, de fuir n’importe où, de n’entendre plus rien, de courir dans la nuit pour ne plus voir cette Lydie. Les actrices, jalouses de son talent, complimentèrent la jeune femme et partirent. En groupe, les violonistes et les violoncellistes disparurent. Ménessier resta seul dans le salon vide, avec ses hôtes, Frédéric l’entendit demander :

« Où est-il donc, votre charmant secrétaire, Beaudry-Rogeas ? »