Page:Yver - La Bergerie.djvu/240

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Mais Frédéric restait sans abandon ni gaîté. On crut autour de lui, avec des froissements indistincts, qu’il regrettait Paris. Laure, instruite par le mariage, les voyages, la lecture, Ja connaissance de mille choses de la vie insoupçonnées auparavant, regardait le Parisien avec une certaine sévérité. Elle ne doutait pas que Frédéric n’eût là-bas une attache. Elle avait déjà perdu la simplicité très jeune de la vieille demoiselle, et plus que son mari, elle cherchait volontiers, comme font les femmes, les histoires secrètes du cœur chez les jeunes gens. Lorsque Frédéric parlait des engagements qui l’avaient lié à Beaudry-Rogeas, son visage sceptique faisait clairement voir qu’elle ne se laissait pas prendre à cette interprétation des engagements indéliables.

Pour fêter son arrivée, les de Marcy restèrent jusqu’au soir. En grande pompe, l’après-midi, toute la famille vint lui faire les honneurs de sa chambre. Paul et Virginie, sur leur fond de papier jauni, descendaient toujours du plafond à la cimaise en groupes multipliés, comme animés par le mouvement de leurs petites jambes lancées en avant. Mais on avait dressé là un lit des ancêtres, massif et sculpté, aux courtines datant de deux siècles. La bibliothèque de son père y était aussi, garnie, par les soins secrets de