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Page:Yver - La Bergerie.djvu/44

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que le vendredi matin on n’en retrouvait pas une. »

Frédéric prit et retourna dans ses mains la boîte carrée, d’un brun vernis, ornée de quatre sujets peints, et il en fit jouer le fermoir.

« Nous avons laissé sur cette table les livres d’images que, grand garçon, il aimait toujours feuilleter. C’est le bon Fridolin et le mauvais Thierry en grandes illustrations ; c’est Jean qui pleure et Jean qui rit… »

Frédéric les feuilleta lentement à son tour ; il regardait peu les images, mais beaucoup la trace ivoirine laissée au coin des feuillets par un doigt persistant, et cette marque d’un pouce d’enfant, dont le temps avait fait une empreinte jaune, semblait l’hypnotiser. Sur le piano d’à côté, la valse lente, consciencieusement étudiée, recommençait sans cesse l’air démodé datant d’au moins trente ans. Elle tenait sans doute aussi au répertoire familial ; le vieux piano devait la conserver comme incrustée dans les cordes, à force de l’avoir jouée. Toutes les choses de la maison en devaient être imprégnées, et la phrase initiale se martelait dans le cœur de Frédéric avec ses quatre notes : « La-sol-fa-do… »

« Viens-tu au parc ? » lui demanda sa tante.

Frédéric accepta vite, songeant qu’il trouverait peut-être, à un détour d’allée, le regard