Page:Yver - La Bergerie.djvu/69

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V

Ils arrivèrent à Paris, sa tante et lui, un matin de novembre brumeux et mouillé. Ils traversèrent en voiture le pont de la Concorde. La Seine roulait des chalands et reflétait la couleur du brouillard. Ml d’Aubépine réfléchit tout haut : « Est-ce sale ! » À gauche, comme des architectures brossées dans l’irréel par le peintre d’un théâtre gigantesque, les toits du Louvre fuyaient, et Notre-Dame se devinait plus qu’elle ne se voyait, dans sa forme à la fois nationale et géométrique, comme infiniment lointaine dans la brume grise. Mieux découpée, à droite, était la figure démodée et pourtant indispensable du Trocadéro. La vieille dame le nomma : « J’y ai vu l’Exposition de 78 » dit-elle ; et elle se remémora secrètement la toilette faite à Saint-Lô pour la circonstance : une « polonaise » de foulard mauve moulant le buste, étriquée sur ses hanches épaissies de