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DEUXIÈME PARTIE

— C’est extrêmement grave ce que tu fais là, Clara ; la porte ouverte au divorce, ni plus ni moins…

Grand-père Le Rebouteux laissait tomber ces paroles du haut de sa belle stature dans l’antichambre de la rue Lecourbe où nous venions de débarquer avec nos bagages, comme des émigrants. Il prononçait ce reproche juste comme je commençais à m’abandonner au lâche dessein de renier mon père, pour jouir en paix de ce changement de domicile, si merveilleux aux yeux d’un enfant. Ce mot de divorce tomba dans mon cœur et y éclata affreusement. C’était le première fois que je l’entendais au sujet de mes parents. Je ne devais plus guérir du maléfique effet de ces deux syllabes qui me paraissent encore aujourd’hui posséder en elles une force méchante de disjonction opérant dans mon propre cœur. Le divorce de Papa et de Maman ! Voyons, ce n’était pas possible !

Maman, étrangement butée, le visage dur, reprit :

— Le divorce ! Je ne demande que cela ! Tony est devenu invivable. D’une jalousie de dément qui n’est peut-être que ridicule, mais que je ne puis