Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/101

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étendue de nouveau, mais point des plus grands, puisque je ne vous avais pas encore eue.

— C’est Votre Altesse qui flatte maintenant, fit Clara avec un sourire forcé. Quand nos leçons commenceront-elles ?

La vieille Bénouville déclara :

— Voilà. Son Altesse, qui souffre d’une arthrite au genou, vient de subir une petite rechute de son mal ; oh ! ce ne sera rien : une légère tumeur sans gravité, mais les médecins exigent un repos absolu de tout le corps. D’ici une ou deux semaines, elle pourra se rendre au laboratoire de la tourelle ; en attendant, Son Altesse désirerait que les leçons aient lieu ici.

Clara répéta glaciale :

— Je suis aux ordres de Son Altesse.

Cette fois, l’archiduchesse ne protesta pas. Elle avait fermé les yeux. Ses paupières closes étaient deux globes délicats et transparents, frangés de cils pâles, sous ce front extraordinaire, bombé, renflé, d’un blanc de lait, au veinage violâtre. La chevelure de lin s’écrasait sur un coussin de soie rose. Le corps allongé dans ce peignoir blanc semblait svelte et démesuré, comme celui des vierges grecques. Une angoisse passa sur le visage de la vieille dame. Elle se pencha, ne put retenir une exclamation :

— Vous souffrez, mon enfant chérie ?

Wanda secoua la tête.

— Presque pas, mais si vous étiez gentille,